Le 1er septembre 2010 sont entrés en vigueur deux décrets destinés à favoriser l’autonomie et l’insertion professionnelle des jeunes… Celui sur l’extension du Revenu de Solidarité Active aux majeurs de moins de 25 ans et celui sur l’interdiction des stages hors cursus.
Pour l'organisation de défense des jeunes stagiaires, Génération-Précaire, "ces deux non-mesures sont indécentes, cyniques et méprisantes pour la jeunesse"... Elles ne sont que "pur affichage et la gesticulation, au détriment de l’intérêt des jeunes actifs".
Etant donné les restrictions, seuls 0,27% du public concerné peuvent prétendre au RSA jeune !
La mesure d'extension du RSA est qualifiée par GP "d'arnaque" pour faire croire à la fin de la discrimination envers les moins de 25 ans. L'organisation note que le budget accordé à cette mesure, 20 millions d’euros, restreint à seulement 15.000 le nombre de bénéficiaires en 2010, soit 0,27% du public concerné (5,5 millions de 18-24 ans). Elle rappelle que, déjà en 2007, on dénombrait 20% de 18-25 sous le seuil de pauvreté (INSEE).
Les conditions strictes d’accès, avoir travaillé 2 ans sur les 3 dernières années, ne permettraient qu’à 160 000 jeunes de bénéficier de cette mesure. "A titre de comparaison, le budget consacré pour sortir les 18-25 ans de la pauvreté est inférieur à ce que l’Etat a remboursé à la seule Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal", ironise Yannick . Ou, pour prendre une comparaison moins "personnelle", 0,5% du cadeau fait aux restaurateurs avec la baisse de la TVA.
Les diplômés préfèrent se réinscrire en fac plutôt que "pointer" au chômage...
L'interdiction des stages hors cursus est aussi qualifiée par l'organisation de pseudo mesure : Il s’agissait de juguler les re-inscriptions fictives en université. En effet, faute d’emploi, les diplômés préfèrent se réinscrire pour avoir le sésame de la convention de stage, plutôt que de risquer le trou dans le CV.
C'est pour cela que Génération-Précaire explique depuis 5 ans que "la possibilité de recourir à des diplômés en stage mine l’insertion professionnelle des jeunes actifs". Mais le gouvernement est passé en force sur une proposition de décret pourtant unanimement dénoncée par le comité StaPro et le Conseil National de l’Enseignement Supérieur en raison des différentes exceptions qu’il comporte : les stages « post-formation » resteront possibles dans le cadre de n’importe quelle formation, qu’elle soit diplômante ou non. "Les fausses études par correspondance ou les Diplômes d’Université pourront donc toujours combler les finances des universités en vendant aux diplômés des conventions de stage de complaisance, faux sésame pour l’emploi, tremplin vers de nouveaux stages".
Les solutions proposées par l'organisation sont pourtant, selon ses militants "toutes simples" : Génération-Précaire proposait de s'inspirer de l’expérience de l’école Langue O : instaurer un délai de quelques mois entre l’inscription et la délivrance d’une convention de stage. A l’INALCO en effet, cette mesure aurait permis de faire disparaître les étudiants fantômes.
Le gouvernement envoie un signal inverse à ce qu'il avait annoncé
Au final, le gouvernement adresse ainsi un beau message envoyé aux entreprises : "pourquoi prendre à la rentrée en CDI un jeune diplômé alors que vous pouvez le prendre sous forme de stage, pour 4 à 5 fois moins cher, même après son diplôme ?"
Quant aux 18-25 ans dépourvus de filet social, que l’Organisation Internationale du Travail ou l’OCDE n’hésitent plus à qualifier de "génération sacrifiée", le message reste, selon eux : "Sois jeune et mendie ton emploi".
G.R.
(redaction@LYonenFrance.com)
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