Nous nous en étions déjà fait l’écho, le Petit Paumé était attaqué en justice par un restaurateur lyonnais qui s’était « senti diffamé » dans une chronique du guide lyonnais.
En effet les étudiants de l’EM Lyon, dans des termes peu amènes, avaient déclaré avoir eu « la plus grosse chiasse d’après repas » voire « une dysanterie corsée » ! On comprend l’étonnement de ce restaurateur Carte Blanche, récemment installé dans le 1er arrondissement de Lyon.
Le Tribunal correctionnel de Lyon vient donc de rendre son verdict ce jour et condamne les étudiants de l’EM Lyon pour diffamation (...) Amende, dommages et intérêts plus frais d’avocats et de justice devraient laisser au Petit Paumé une note salée d’environ 7 000 euros pour un repas qui n’avait pas été de leur goût.
Le guide lyonnais qui annonce une édition annuelle de quelques 300 000 exemplaires est réalisé chaque année par une équipe d’étudiants dédiée au guide. Au programme de cette équipe le démarchage publicitaire, le suivi de la réalisation de cet ouvrage dont le cœur se trouve être des critiques de restaurants lyonnais et des environs.
Une des équipes du Petit Paumé (Celle qui a fait le Guide 2010) . Ce n'est pas l'équipe incriminée (2009)... (© Photo archives Michel Godet) |
S’il est facile s’intituler « critique gastronomique » sous le seul prétexte que l’on vient dans un restaurant à plusieurs, certes en payant sa note, il est par contre beaucoup moins aisé de s’intituler gastronome ! A ce propos, nous insistons souvent sur la différence de vocable et de signification entre critique (de quel droit peut t'on critiquer ?) et chroniqueur. Pour nous, le chroniqueur est celui qui sait ce dont il parle et surtout qui émet un avis sans pour autant vouloir faire de la destruction systématique. De quel droit ces jeunes étudiants qui seront chefs ou responsables d’entreprises dans quelques années peuvent émettre des jugements aussi tranchants ?
Bien entendu tous les restaurateurs ne sont pas toujours parfaits, mais de là à les massacrer de la sorte, il y a un pas que nous ne franchirons jamais à Lyon Saveurs, quand bien même nous sommes des journalistes professionnels, voire des diplômés d’Etat en cuisine.
A n’en pas douter le prix de ce repas à Carte Blanche laissera une bien triste expérience professionnelle à ces jeunes étudiants, ainsi qu’une note bien relevée et sans doute, celle là pour le coup vraiment difficile à digérer. L’expérience de la vie est ainsi et se prétendre « journaliste » peut parfois entraîner quelques désagréments. La fonction ne crée pas toujours l’organe…
Michel Godet
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